I took a little journey to the unknown ~ Ary & Law

Personne ? Non. Vite.
Lawrence se glissa silencieusement dans les hauts sombres du lac. Les petites pierres lui écorchaient les pieds, il avait les orteils à vif et il en avait plus qu'assez de s'entailler la peau à chaque pas qu'il faisait sur la rive. Il regrettait déjà le doux sable de plage. Il y en avait parfois ici, mais il se faisait de plus en plus rare à mesure qu'il s'enfonçait dans les terres. C'était la curiosité qui l'avait amené jusqu'ici. En réalité, il ne savait pas vraiment ce qu'il lui avait prit. Il avait toujours eu envie d'explorer le Continent. On le lui avait d'abord formellement interdit, dès son plus jeune âge ; et puis, quand il était devenu solitaire, c'était la méfiance, la crainte qui l'avaient contraint à passer la majeure partie de son temps à errer sur la plage et en bordure de l'océan. Mais ce jour-ci s'était révélé être différent. C'était arrivé comme un coup de tête. Il avait décidé de s'aventurer à l'opposé de son océan chéri. Se forcer à laisser derrière lui l'immense étendue d'eau salé s'était révélé plus compliqué prévu. Il était donc revenu sur ses pas et avait longé la forêt près de la plage, dans l'espoir de tomber sur un quelconque cours d'eau à remonter. Ce à quoi il avait aboutit, avant qu'il ne laisse ses pas le guider. Et voilà qu'à présent il se trouvait en terre inconnue.

Cela ne le dérangeait pas plus que ça, du moment qu'il avait un un fleuve ou un lac à ses côtés. L'heureux chanceux s'était retrouvé au milieu de dizaines de grands lacs sombres, qui lui rappelaient parfaitement ceux qu'il avait pu explorer de tant à autre, lorsqu'il avait réussit à remonter les terres via les quelques estuaires larges de la côte. Au loin, il repéra un groupe de phoques qui se reposaient tranquillement au soleil. Lawrence s'efforça à longer la rive en faisant le moins de bruit possible. L'eau lui arrivait en permanence à la hauteur des genoux, mais il n'en était point gêné. Néanmoins, il ne s'autorisait pas à aller nager dans le lac. Il serait trop repérable, et il craignait quelque chose.
En effet, il craignait de se faire attraper par ceux que l'on nommait Terrestres et Ailés.

Durant toute sa petite enfance on lui en avait parlé. Il en savait très peu sur eux, à part qu'il se faisaient la guerre, et qu'ils vivaient selon une hiérarchie complexe. Pour lui, Terrestres et Ailés étaient un peu comme une légende, car il ne les avait jamais vu, tout comme ceux qui l'avaient élevé n'en avaient eux aussi jamais vu. On lui avait rabâché moult fois que ces deux groupes ne trainaient jamais avec les Aquatiques, et vice-versa. Lawrence s'arrêta un instant et imagina un humain qui se changeaient en aigle furieux ou en léopard agile. Non seulement cela lui semblait inhabituel et anormal, mais en plus, cela lui fichait la frousse. Il ferait une prise facile pour n'importe lequel d'entre eux. Et si je tombe sur un Ailé et qu'il me prend pour un Terrestre ? Ou bien l'inverse ? Il frissonna. Et s'ils n'aiment pas les Aquatiques ? Han... Mais... Et s'ils me prenaient en otage en pensant que je leur veux du mal ? À cette dernière pensée, il trembla de plus belle. Ailés et Terrestres devaient être très territoriaux. Ils n’accepteraient jamais d'énergumènes comme lui sur leurs sols. La trouille le poussa à reculer, tandis que sa soif de découverte l'inciter à continuer vers l'avant. Il en demeura immobile, ne sachant que faire.

Dans ce cas, la pose s'impose ! songea-t-il, tout content à l'idée de ne rien faire. Ni une, ni deux, il sortit de l'eau, et choisit un recoin bordé de rochers, en pensant qu'il serait à l'abri ici, pour y faire la sieste. Abandonnant toute prudence, il s'allongea sur une petite bande de sable, pas du tout dérangé par ce dernier qu'il venait s'incruster dans ses vêtements et ses cheveux. Il ôta son chapeau pour le placer sur son visage. Non merci les coups de soleil sur la face. Il songea à son ancien village, où il avait grandit à l'abri des deux grandes tribus. Bah, j'espère juste qu'aucun emplumé ou empoilé ne viendra me chercher ici. Et il se mit à somnoler.

 Arkaim ne s'était pas retourné. Saïku était derrière lui, et il n'avait pas de temps à perdre ; il lui fallait atteindre le territoire des Terrestres, et vite.
Mais les voyages étant, de par leur nature, toujours emplis de surprise, l'Alpha avait du faire une halte, et se trouvait maintenant à la table d'une famille de solitaires qui avaient trouvé refuge à l'orée d'un petit bois, et avaient accueilli le voyageur un matin de pluie. Celui-ci cependant, avait prétendu être un émissaire du nom de Zachary, non pas par malhonnêteté, mais par ce que l’expérience lui avait appris que les gens se comportaient toujours différemment lorsqu'ils avaient conscience d'être en présence de personnes de pouvoir. De plus, si la nouvelle que l'Alpha des Ailés n'était pas aux Plateaux venait à se rependre, leurs ennemis risquaient à coup sur de sauter sur l'occasion pour s'en prendre au reste du Clan...

...et donc, ou comptez vous aller ? Demanda le père.

Les territoires Terrestres. Je souhaite rencontrer leur Alpha, j'ai un message important à transmettre. Un message de paix.

Un message de paix ? Il faudrait déjà que vous puissiez poser un pied sur leur territoire...

Pardon ?

Vous n'êtes donc pas au courant ? Ils ont des défenses partout. Des défenses que nous ne pouvons pas voir ! Il y à des centaines de gardes le long de la frontière, petits et discrets. Leur forme animale est généralement celle de petits mammifères. Écureuils, gerbilles... Dès qu'ils vous repèrent, ils en informent d'autres, et c'est une escouade d'ours et de loups qui vous tombe dessus !  Il y avait d'autres familles qui vivaient ici avant. Certains ont tenté de traverser, aucun n'est revenu. Même si nous y allons sous forme ailée, ils nous capturent à l'aide de filets.

Vous voulez dire que malgré la trêve, ils continuent de s'en prendre aux intrus ?

Et comment !

L'Alpha se maudit de ne pas y avoir pensé plus tôt. Et tout ce voyage pour rien. Les Terrestres ne changeraient jamais, et il faudrait trouver un moyen de leur parler probablement moins diplomatique. Arkaim décida donc de ne pas s’éterniser. Il remercia la famille pour leur accueil et s'éloigna de la petite maison. Il croisa d'autres, vides, probablement celles des foyers dont parlait le père. Les pensées se succédaient à tout vitesse dans sa tête. Que fallait-il faire au juste ? Attendre ? Se faire capturer et demander à rencontrer l'Alpha ? Il ne savait que penser, et à vrai dire, il n'avait pas vraiment envie d'y penser pour le moment, encore trop énervé contre lui même.
Il marcha, marcha, marcha encore, avant d'arriver devant une série de lacs aux eaux sombres. L'endroit était des plus singuliers. Mais il y avait plus singulier encore. Un homme, allongé, un chapeau sur la tête, piquant un petit somme. Au milieu de nul part.

Bonjour ?

Bonjour ?

Lawrence cligna des yeux très rapidement, plusieurs fois, avant de se redresser brutalement puis de reculer dans l'eau du lac pour faire face à son interlocuteur. Danger, danger... Forcément, il avait trop compté sur la chance et voilà qu'on l'avait découvert. Sans se poser de questions, il fit une rapide inspection des lieux mais il s'aperçut très vite qu'il n'y avait aucun endroit où il puisse se cacher étant donné qu'il ne connaissait pas l'endroit. Mais quelle idée, quelle idée j'ai eu d'aller jouer les explorateurs en terre hostile. Son cœur battait la chamade : son instinct lui dictait de fuir. Ce qu'il fit. Il se mit alors à courir comme un demeuré sur la berge. Le groupe de phoques qu'il avait vu un peu plus tôt sur une petite île plantée dans l'eau le regarda passer avec étonnement. L'un d'eux se mit-même a grogner, comme s'il se moquait de ce drôle d'individu fuyant le danger.

Même si c'était très peu probable, il priait pour qu'il s'agisse d'un Aquatique. Alors qu'il n'en avait jamais rencontré dans l'océan, excepté ceux qui vivaient dans les villages. Il y avait donc très, très peu de chances pour que celui qui l'avait surpris en train de roupiller en soit un. C'est forcément un Ailé... Ou un Terrestre... Qui d'autre y avait-il pour paraître aussi fort, rusé, et à l'inverse de Lawrence... Pas du tout craintif ? Mais pendant qu'il courait, il sentit son pied cogner contre une pierre et il trébucha misérablement dans l'eau. Au lieu de se relever il resta là, replié sur lui même comme un cloporte, crispé.

Je ne faisais rien de mal, je le jure ! Je vais m'en aller tout de suite ! Je vous en supplie laissez-moi tranquille...

Il avait dit cela d'une vois rauque.
Il se replia sur lui-même encore plus qu'il ne l'était déjà, priant pour qu'on ne l'égorge pas. Après tout rien n'empêchait cet individu de se transformer pour le saigner de ses serres, de ses griffes, de ses crocs, ou de son bec. Il s'imagina une créature affreuse qui plongeait ses terribles armes dans son ventre. Oh bien... Et s'il se faisait capturer ?

Je vous assure que je viens en toute paix... !

 L'Alpha observa cet étrange individu. Il était purement et simplement terrifié, ce qui sembla étrange à Arkaim. Qui était-il ? Un fugitif en fuite ? Un banni ? Mais alors il se redressa, et se mit à courir, courir, et alors, trébuchant sur une pierre, il tomba.

Je ne faisais rien de mal, je le jure ! Je vais m'en aller tout de suite ! Je vous en supplie laissez-moi tranquille... Expliqua-t-il. Je vous assure que je viens en toute paix... !

Arkaim s'approcha de l'homme. Brun, un peu plus jeune que lui, il avait cependant presque l'air d'un enfant. Il tremblait comme une feuille, haletant.

Oh là, oh là. On se calme, hein ? Tu n'as rien à craindre. L'individu semblait totalement inoffensif, mais Arkaim préféra rester prudent. Je suis Zachary, un émissaire des Ailés. Je devais trouver l'Alpha des Terrestres pour négocier une paix entre nos deux clans, mais il parrait qu'ils s'en prennent à tout ceux qui traversent la frontière, alors je me suis dit que c'était une mauvaise idée.

L'Alpha se pencha à hauteur de son interlocuteur et l'aida à se relever.

Tout ce que je souhaite, c'est que nous vivions en paix. Nos guerres n'ont que trop duré. Mais toi... Tu n'as pas l'air de quelqu'un de dangereux... Que fait-tu ici, tout seul et au milieu de nul part ?

Il n'avait pas l'air d'un Ailé dans tous les cas, encore moins d'un Terrestre. Il y avait des lacs tout autour. Il y avait de l'eau. Une idée traversa l'esprit d'Arkaim. Une idée folle.

Mais... attends. Tu dors au milieu des lacs, tu ne semble pas très à l'aise sur le sol... Tu es un Aquatique n'est-ce pas ? Et moi qui pensait que vous étiez une légende... C'est vrai n'est-ce pas ?

Attend... Hein ?

Mais l'individu, ce drôle de Zachary, se pencha pour lui donner un coup de main. Lawrence bougea son coude pour dégager sa vue et il pu se relever, l'air ébahi. Il regarda le nouveau venu pour le dévisager de haut en bas. Il était vraiment étrange. L'air sûr de lui, bien bâti, la démarche légère. Un féroce ? Un gentil ? Danger ou pas danger ? Lawrence ne savait plus quoi penser de ce personnage qui ne souhaitait rien d'autre que la paix. Il l'écouta attentivement, mais toujours prêt à bondir et fuir en cas de réel danger. Il allait lui répondre lorsque Zachary posa alors une question inattendue. Lawrence resta figé quelques secondes.

Mais... attends. Tu dors au milieu des lacs, tu ne semble pas très à l'aise sur le sol... Tu es un Aquatique n'est-ce pas ? Et moi qui pensait que vous étiez une légende... C'est vrai n'est-ce pas ?

Mais... Je...
Pour lui, c'était plutôt les Ailées et les Terrestres les légendes, étant donné qu'ils n'en avait jamais vu jusqu'à ce jour, car il était fort évident que Zachary, qui s'était présenté, était bel et bien un Ailé, et son allure en attestait. Il se gratta le menton, pensif. Alors ces tribus barbares qui passaient leur temps à se faire la guerre ignoraient qu'ils... Existaient ? C'était comme ça qu'ils voyaient les Aquatiques ? Une famille disparue depuis longtemps ? Les considéraient-ils comme des moins que rien, aussi ? Ou était-ce à cause des changeformes aquatiques qui oubliaient leur forme humaine qu'ils en étaient arrivé à obtenir le statut de légende ?

Ben euh... Oui.

En répondant il eu la drôle d'impression qu'il aurait mieux fait de fermer sa bouche. Il venait de dire à ce changeforme que les Aquatiques existaient alors qu'apparemment Terrestres et Ailés pensaient qu'ils n'existaient plus... Il songea aux paisibles tribus d'Aquatiques. Allaient-elles bientôt devoir en subir les conséquences de la soif de combat des deux tribus ? Cette pensée le paralysa d'horreur.

Mais s'il-vous-plaît ne le dite à personne. Il inspira un bon coup en espérant que cela suffirait. Sinon, vu que ça vous intéresse, disons que j'ai marché, marché en longeant des cours d'eau, des lacs, et je suis arrivé ici. Je ne connais pas les lieux. Mais vous êtes là pour quoi, vous ?

 Ainsi donc, il y avait toujours quelques changeformes dans l'eau... L'Alpha comprenait les craintes de l'aquatique. Ou tout du moins, il croyait les comprendre. Si ceux-ci avaient choisi de vivre reclus, ce n'était pas pour qu'un corbeau aille crier leur existence sur tous les toits.
Arkaim était tenté de dévoiler son identité à son interlocuteur, qu'il commençait à prendre en compassion. Mais si il y avait des espions terrestres autour d'eux ?
L'ailé réalisa d'ailleurs qu'il valait probablement mieux discuter ailleurs. Et si une petite souris se cachait sous ce rocher ? Et si elle était sur le point de rapporter l'existence des aquatiques à l'Alpha des Terrestres ?

Viens. Tu vois cette forêt là bas à l'horizon ? C'est la frontière du territoire des Terrestres, et ceux là ne semblent pas trouver d’intérêt à la paix. Le fait est que certains d'entre eux peuvent prendre l'apparence de petites créatures, que nous ne pourrions pas forcement repérer si elles étaient ici. Ils peuvent très bien être en train de nous écouter. Alors ne restons pas là, nous parlerons ailleurs. Suis moi. Je te promets que je ne te ferai pas de mal. Sinon, je l'aurais déjà fait. Mais d'ailleurs, quel est ton nom ?

L'Alpha comptait se diriger vers ces maisons abandonnées qu'il avait croisé en arrivant. L'endroit serait lugubre, mais pratique. Cachés dans ces ruines, ils attireraient moins l'attention qu'à deux au milieu d'un champ de lacs à ciel ouvert. Et puis depuis les étages des bâtisses, ils pourraient prévoir l'arrivée d'un ennemi potentiel. Il commença à avancer.

Tiens, regardes, c'est là bas que nous allons. Comme ça ils...

Arkaim se retourna. L'Aquatique n'avait pas bougé d'un poil.

Lawrence était trop pétrifié pour esquisser le moindre mouvement. Il n'arrivait toujours pas à y croire ; lui qui s'était toujours senti en sécurité sur son bout de plage, même en ayant conscience du fait que les Terrestres et les Ailés existaient… À présent il faisait bel et bien face à cet individu. Cet Ailé. Un ennemi… ?
Tout à coup, le jeune homme se demanda s'il avait oui ou non un rôle dans cette histoire de guerre. Il était un aquatique : à quoi bon se mêler des affaires des autres ? Après tout, c'était tout ce qu'avait fait son peuple jusqu'à présent : n'avoir jamais interféré entre les deux puissances rivales.

Il se rendit compte que Zachary le fixait d'un peu plus loin. Lawrence, perdu dans ses pensées, cligna lentement de des yeux après avoir fait le point dans son esprit. Les faits étaient les faits ; maintenant, son interlocuteur lui demandait de le suivre. Il se rendit compte que contrairement à ce-dernier, il n'avait pas avancé d'un pas. Il se sentit complètement abruti. Je dois avoir l'air un bon gros bouffon, he. D'un pas décidé, alors qu'il était encore tout hésitant il y avait plusieurs secondes, Law se mit en marche et suivit les pas de Zachary. Ils progressèrent le long des étangs -Lawrence en fut très soulagé, car la terre et les pierres lui faisaient un mal de chien au niveau des pieds. Il conservait une certaine distance entre lui et son accompagnateur.

Tu me parles des Terrestres et de leurs espion. Mais qu'est-ce qui me dit qu'il n'y a pas d'envoyés ailés dans le coin ? Un petit oiseau passe autant inaperçu qu'une souris... Qui sait, si ça se trouve, un de tes congénères est en train de nous observer à l'instant même, et est sur le point d'envoyer un message à ton chef ailé. D'ailleurs pourquoi tu ne continues pas ta mission chez les Terrestres ? Non parce qu'en fait, moi, je n'ai pas grand chose à faire avec toi. Et puis tu sais...

Lawrence, dans l'étrangeté de la situation, se mit à débiter le plus de mots possibles afin de réduire la tension qui s'était accumulée en lui à la suite de la rencontre, et de son petit périple, qui n'avait en fin de compte pas tourné en son avantage.

D'ailleurs pourquoi tu ne continues pas ta mission chez les Terrestres ? Non parce qu'en fait, moi, je n'ai pas grand chose à faire avec toi. Et puis tu sais...

L'Aquatique partit alors dans une sorte d'explication confuse, sans réél sens, pleine de mots qui ne voulaient rien dire. Arkaïm fit volte-face et interrompit l'interminable flux de paroles d'un geste de la main.

Arrêtes ça tu veux bien ? Tu as peur, tu te demandes ce qui t'arrive, tout cela je peux le comprendre, mais crois moi, tout se passera bien. A condition que tu cesse de signaler notre présence jusqu'au fin fond de la forêt. Donc calme toi, souffle un bon coup, tu n'as pas à te justifier de quoique ce soit. Viens avec moi et tout ira bien. Nous ne sommes pas en sécurité là ou nous sommes.

L'Alpha fixa l'inconnu quelques instants et se remit en marche. Les maisons n'étaient plus très loin. Il y serait arrivé en quelques battements d'ailes, mais il n'avait pas envie de choquer l'Aquatique en se transformant en un animal que celui-ci n'avait sans doute jamais vu, ni de passer le reste du voyage nu, et encore moins que les terrestres ne reconnaissent le vol du Grand Corbeau. #CorvusCorax.

Pour te répondre, si il y avait d'autres Ailés dans les parages, je le saurais. Et je peux te dire qu'il n'y à personne ici. Quant à notre chef, eh bien... disons que je m'entends plutôt bien avec lui, donc pas d'inquiétudes. Nous arrivons.

Arkaïm frappa à la porte de la maison, pour s'assurer qu'il n'y avait personne, et le silence qui lui répondit lui en donna confirmation. Il poussa la porte, qui n'était pas fermée à clef. L'endroit devait être charmant, mais semblait maintenant figé dans le temps. Il y avait sur la table un verre d'eau en partie plein, la lumière de l'escalier allumée, et dans le salon, la radio diffusait encore une de ces vieilles musiques à l'air désinvolte. Dans l'évier, les mouches tournaient autour des restes de repas accrochés a deux d'assiettes attendant d'être lavées.

Ohé ?

Rien.

Plus personne ne vit ici, plus depuis que les habitants de cette bâtisse ont tenté de s'aventurer en territoire terrestre. Tout est encore là, alors je pense qu'ils n'avaient pas prévu d'aller s'installer là bas, ils comptaient sans doute juste "jeter un coup d’œil de l'autre côté", et comptaient revenir dans la journée. Allons à l'étage, ce sera plus sur.

Après une rapide inspection, ils montèrent l'escalier, Arkaïm appela encore, dans le doute, sans réponse. Il entra dans la seule pièce de l'étage, une chambre dans laquelle était un grand lit double, et la penderie, ouverte, laissait voir des vêtements d'homme et de femme. Un couple vivait donc là. Il ouvrit la fenêtre pour chasser un peu l'odeur de renfermé qui s'était installé là et regarda dans le lointain.

Voilà. Pour l'instant, nous sommes en sécurité ici. Tu n'as pas répondu à ma question, qui es tu ? Parles moi de toi, de ton peuple. Je ne viendrai pas vous déranger, j'ai toujours eu du mal à nager, haha. Comment vivez vous ? Je répondrait à toutes tes questions si tu en à.