Lawrence "Law" Hobart [en cours]

Lawrence, s'il fait bien dans les 1m80, se voit attribuer une corpulence assez normale ; il a son charme, même sans avoir la possibilité d'exhiber des abdos de dingue -il le pourrait, s'il était plus sportif, et moins pantouflard. Il a ce qu'il faut de graisse et de muscle (du moins c'est ce qu'il affirme), en tout cas au premier regard il paraît mince mais très bien nourri. Il dispose de grandes jambes, qui lui permettraient sans soucis de sprinter à travers bois et champs, s'il n'avait pas la sale habitude de s'étendre sur les plages de la Grande Étendue d'Eau pour s'y dorer la croûte pareil à une algue échouée. Sa démarche insouciante lui confère une aura de malice, presque palpable ; il se déplace en silence, glissant comme un  prédateur aquatique à l'image de sa forme animale. Il suffit de le voir, puis détourner le regard quelques secondes pour se rendre compte de sa disparition, et enfin de le retrouver un peu plus loin sur une pile de rochers, hilare.
Si l'on rentre plus en détail dans son physique, à commencer par le visage, Law possède une chevelure chatain foncé, dépassant rarement sa nuque, qui part en bouclettes lorsqu'il ne se les coiffe pas -c'est-à-dire toujours. Quand il n'a pas la flemme, il se rase la barbe et la moustache... À raison d'une fois tous les 10 jours, lorsqu'il estime que ça devient trop long. Ses yeux sont un mélange de tout... Ça dépend des angles, la majeure partie du temps on les perçoit gris foncé, férus, brillants. Son nez est normal, sa bouche, lorsqu'il ne sourit pas, tombe en V inversé.
En ce qui concerne son style vestimentaire il préconise les chemises et le chapeau.

Sous sa forme animal il est l'épaulard symbolique, une magnifique bête de 8 mètres de long pour 6 belles tonnes, de type A résident. Il est strictement noir, avec quelques reflets bleutés dus aux sécrétions de sa peau, si l'on exclue les cinq taches blanches que l'on retrouve au niveau de sa mâchoire inférieure, derrière ses yeux, et sous son arrière-main et sa queue, ainsi que la marque grise significative qui s'enroule en spirale juste derrière son aileron dorsal. Il arrive a vocaliser avec d'autres orques en émettant cliquetis et sifflements.

Lawrence est un soumis, et il le vit bien. S'il aime bien discutailler de temps en temps, avec des congénères changeformes, même passer du temps avec les autres épaulards, c'est un solitaire dans l'âme, un sauvage, qui trouve son bonheur en se promenant le long des côtes. La nature est sa source d'inspiration, sa tutrice. Il passe le plus clair de son temps à flemmarder non loin des points d'eau et des océans -il craint en effet que sa forme animale, dans une pulsion inopinée, se manifeste alors qu'il se trouve en pleine terre-  à jouer de la guitare, faire de la musique avec tout ce qu'il trouve, et à chanter.
Malgré son air constamment enjoué et malicieux, Lawrence est un solitaire nostalgique qui rêve de voyager. Mais il craint trop pour l'épaulard qui est en lui, qui est lui. Il est partagé entre l'océan et les grands espaces qui s'étendent au loin. Partir à l'aventure, traquer dans de nouveaux lieux, tout cela il ne peut qu'en rêver. Aussi lui a-t-on toujours dit qu'il valait mieux qu'il s'occupe de ses affaires plutôt que de celles des habitants du continent. Et en même temps... S'éloigner de son océan chéri, renier l'orque qui est en lui lui ferait le plus grand mal. Pour en rajouter une couche, les souvenirs douloureux et le poids de son devoir ne font qu'empirer la chose. C'est pourquoi il s'échappe souvent dans ses rêves solitaires, là où peut vraiment se sentir libre.

“Attendez-moi !”
Il courait, il courait, le garçon de 8 ans que ses amis avaient semés tant ils étaient pressés. Il se ressassa la conversation avec Seyn, le chef de la bande, le seul à déjà posséder sa forme animale car il avait douze ans.

“Je croyais que nous allions jouer.” avait couiné Lawrence.
“Justement, c'est ce qu'on va faire !”
“Où ça ?” Law scanna le village. À la rivière ?”
Seyn leva les yeux au ciel. “On ne va pas toujours se contenter de ce minuscule ruisseau !” Les trois autres membres de la bande acquiesèrent.
“Très bien, alors on a qu'à essayer d'attraper des insectes pour les montrer aux plus grands !” Proposa innocemment un autre garçon, un blondinet.
“Des insectes...” Lâcha Seyn entre ses dents.
“Et ben alors ? Qu'est-ce qu'il y a de mal à cela ?”

L'aîné soupira.
“Vous voulez vraiment rester dans le village ?”
“On est obligé !” rétorqua Law.
“Oh allez !” Seyn lui tapa gentiment l'épaule. “Partons explorer les alentours, comme de vrai soldats !”
“Mais et si on se fait encore attraper ?” demanda le blond en baissant d'un ton. “L'Alpha a dit que nous serions punis  et qu'il reterderait notre entraînement avec des corvées s'il nous reprenait à faire ce genre de chose...
“Tu parles !” pouffa Seyn. “Le chef n'est pas stupide. Plus tôt nous seront entraînés, mieux se portera le village. Quand je sera le chef, je laisserai les enfants patrouiller à l'extérieur du village quand ils le voudront.”
“Hey ! Nous aussi, on aimerait bien devenir chef !” s'exclamèrent joyeusement les deux autres jeunots qui n'avaient rien dit jusqu'ici.
“Vous ? Des chefs ? Pff, il y a deux minutes vous vouliez partir à la chasse aux insectes... Je ferai de vous mes lieutenants, comme ils font chez les Ailées et les Terrestres je crois.”
“Merci !”
“Allez, c'est parti pour l'exploration !”

Avant même que les autres ne puissent dire quoi que ce soit, Seyn se précipita vers un coin du village, un coin secret qui leur permettrait de quitter les lieux sans être vus.
“De quel côté allons-nous ?” demanda le blond.
Seyn n'hésitat pas un instant. “Le fleuve.” Un drôle de rictus lui tordit le visage et ses quatre compagnons se regardèrent, interdit.
“Mais Seyn, c'est très dangereux. Il est profond, le courant y est fort en cette période de l'année, et il est jonché de rochers...”
“Vous êtes des fillettes ou quoi ? Allez, suivez-moi.”

Le grondement de l'eau qui martelait la roche se fit entendre et prit de l'ampleur au fur et à mesure qu'ils approchaient du fleuve. Lorsqu'ils arrivèrent au bout d'une vingtzine de minutes, Law repéra une ligne de cailloux glissants au milieu de l'eau qui formaient un passage étroit jusqu'à une petite île.

“On doit tous passer de l'autre côté !”

Et Seyn se lança sans se retourner, sautant de pierre en pierre avec un équilibre digne d'un acrobate. Sans rencontrer aucun soucis, il se retrouva sur l'île en agitant les bras, triomphant.
Les autres passèrent, chacun leur tour, mais le courant se fit de plus en plus fort à mesure que le temps passait. Quand vint le tour de Law, ce dernier déglutit difficilement et il hésita.

“Allez Law !”
“Tu peux le faire !”

Ravalant ses peurs, il sauta sur la première pierre et faillit déraper. De justesse, il se rattrapa en s'accrochant à la roche. Tremblant, il s'efforça à garder son calme et sauta sans problème sur la seconde.
Il continua, encore et encore, jusqu'à ce que la dernière pierre soit en vue. L'écart entre lui et celle-ci était plus grand qu'avec toutes les autres. Il prit son courage à deux mains et bondit en avant. Ses pieds frappèrent l'eau tandis qu'il se faisait happer par les eaux sombres du fleuve.

La douleur le frappa en menton lorsqu'il se cogna contre la base du rocher tout au fond de l'eau. L'eau froide l'engloutit et le monde devint noir. Agitant veinement ses bras et ses jambes, Lawrence tanta désespérement d'atteindre la surface bien qu'il n'eut aucune idée du sens dans lequel il se trouvait. Les graviers déchirèrent ses vêtements et lui rappèrent le ventre, puis sa colonne vertébrale, tandis que le fleuve l'emportait tout au fond comme une vulgaire feuille.

L'eau recouvrit ses yeux lorsqu'il les ouvrit, à la recherche de la lumière du soleil. De vagues ombres se dessinaient tout autour de lui. Il lutta contre le courant, essayant de nager, mais un autre rocher immergé lefrappa sur le côté, chassant ce qu'il lui restait d'air dans les poumons. Son poitrail se contracta tandis qu'il se forçait à ne pas inspirer.

Puis la puissance incommensurable de l'épaulard lui déchira les muscles. Il sentit tout son corps se transformer, chaque cellule se modifier, lui accorder un profil plus aérodynamique. Soudain, il se sentit plus léger malgré sa taille imposante et il réussit à atteindre la surface. Son évent expulsa un jet d'eau et l'air frais emplit enfin ses poumons.

En luttant pour sa survie, la forme animale qui sommeillait en lui s'était éveillée et il s'était sauvé la vie.